Toi tu fais quoi quant tu découvres que tu es cocu(e) ? Moi, tu vas voir, je ponds des alexandrins !
Dans un récent article, je te parlais en effet de mon histoire d’amour avec un garçon nommé David. Comme je te le disais, cette histoire ne fut pas forcément un triomphe : je découvris un jour que le garçon me trompait. Ça ne fait jamais plaisir ! Me sentant à la fois humiliée, bafouée et proie d’une rage folle, je quittai David.
C’est – à ma connaissance du moins ! – la seule fois de ma vie où je me suis retrouvée cocue. (J’aime autant !)
Durant cette séparation, le texte qui suit a jailli. Je ne cessais de penser à l’Hermione de Racine. Elle aussi voit l’homme qu’elle aime se détourner d’elle au profit d’une autre femme. Pour cette raison, je me sentais proche d’Hermione. Pour moi c’était elle, bien plus qu’Andromaque, l’héroïne véritable de la pièce.
Je me suis laissé aller à ma colère. Comme Hermione. Sauf que ma main vengeresse a usé de la plume, non d’armes blanches…
LA COLÈRE D’HERMIONE
Cessons de badiner et parlons tout de bon
Tu t’avances, perfide, sans implorer pardon
Et la fatale atteinte, c’est toi cruel amant
Qui vient me l’infliger, m’assassiner céans
Tu trahis ma vertu, me quittes sans remords
Pour une autre femelle, que j’envie, que j’abhorre
Depuis quand me mens-tu ? Depuis quand souffres-tu
qu’imbécile je t’aime quand tu ne m’aimes plus ?
Et m’aimas-tu jamais ? Si mes appas t’ont plu
Si vite maintenant tu t’esquives à ma vue
Moi qui pour ton bonheur aurais vendu mes yeux
Pour les faire pleurer, tu t’y prends de ton mieux
Un matin tu parus, tout plein de fierté
C’en fut fait de mon cœur et de ma liberté
Vénus me fit sa proie et me tint asservie
Sous le joug d’un amour me laissant sans répit
Je me voyais atteinte de ce mal incurable
Je périssais de honte et je mourrais coupable
Allons vite, à présent que de toi je m’évade
Que s’arrête bientôt l’ignoble mascarade
Redoute ma colère comme celle d’Hermione !
Prends garde à ma furie qui maudit ta personne
Ton sacrilège outrage ne se dissoudra pas
Tu souffriras autant que j’ai brûlé pour toi
C’est bien l’ultime fois, j’en fais là le serment
Qu’à ce jeu de pendus, je suis le cœur perdant
Les dieux, dès demain, s’en iront me venger
J’encenserai l’autel de ton sang empourpré
Et je jure sur ta tête qu’à dix années d’ici
J’aurai tout oublié jusqu’à ton nom chéri
Ton si pâle visage, brutal et impassible
Ne sera qu’un fantôme inerte, à peine audible…
Tu m’aimes en tragédienne 🙂 ?
La semaine prochaine, je te parlerai du festival de Cannes, de Julia Roberts et de confiance en soi 🙂 !
Je t’embrasse.
(Texte déposé et protégé SACD, ne peut être utilisé sans mon accord officiel)
Une réflexion sur “LA COLÈRE D’HERMIONE | Texte poétique”