Hier, j’étais dans un genre de salon mondain, et j’ai rencontré une femme spécialiste en com’, rouée pour tout ce qui concerne la réputation numérique, la notoriété, la popularité. Elle ressemblait un peu à Fanny Ardant. Je lui parlais de mes créations, livres, jeux. Elle m’a alors demandé quels étaient mes ventes, ma cible marketing, mes objectifs commerciaux, ma stratégie RS (Réseaux Sociaux). Perplexe, je me suis trouvée sans inspiration pour la réponse.
En repensant le soir à cet échange, j’ai pris conscience que, tout en ayant un profond respect pour mes lecteurs, à qui je veux toujours offrir les produits les plus parfaits possibles, je dois avouer que l’aspect communication, qui exige interaction quotidienne avec mes « followers » et maîtrise à donf des stratégies RS pour publier la bonne photo à la bonne heure qui génère du like, ça me laisse froide. Je suis sur les réseaux parce que, pour moi, ils représentent un support de création, d’expression, de lien. J’aime l’idée qu’ils soient un prolongement de mon univers. Mais devoir les considérer comme une arme marketing pour « accroître sans cesse ma communauté », comme disait la Fanny d’hier, ça je reconnais que je n’y parviens pas. J’ai tort peut-être. Peut-être devrais-je apprendre à faire des stories calibrées, des photos hypes, des posts « impliquants ». Je marche plutôt au feeling, à ce que j’ai envie de partager, d’exprimer.
C’est pareil quand je crée : j’avoue que je pense d’abord à moi avant de penser à une cible éventuelle. J’espère de chaque nouveau projet qu’il ait du sens pour moi, que, d’une certaine manière, il transforme ma vie, lui apporte un supplément de connaissance et d’évolution. Ce n’est qu’ensuite que je pense à mes lecteurs, et souhaite de tout mon cœur que l’œuvre née puisse leur faire le même effet.
Dans le fond, je m’en fous de ma cible (en tant que donnée marketing je veux dire ). Je ne suis pas une commerciale, ni une influenceuse. Je suis une artiste. Je crée parce que j’ai besoin de créer, et non pas pour faire des ventes (même si je suis ravie d’en faire
! Mais ce n’est pas le moteur premier).Et plus j’y réfléchis, plus je me dis que c’est très bien comme ça. C’est sans doute encore mon Cyrano intérieur qui parle ! Mais, n’en déplaise à ma Fanny d’hier, ma conception de l’affaire est que, au final, plus ce que je crée a du sens pour moi, plus je rayonne en créant. Et plus, dès lors, parce qu’elle est créée dans ce rayonnement, l’œuvre produite a alors une chance de toucher aussi les autres et de les inspirer.
Et toi qu’en penses-tu ? Crois-tu qu’on peut être artiste et commercial ?
Je t’embrasse.