Eh bien oui, voilà, nous y sommes.
Aujourd’hui, 22 janvier 2017, j’ai 40 ans !
Nom dé diou !
Ce qui est fou, c’est que je me souviens de la fête donnée pour les 40 ans de ma mère – j’avais alors 11 ans. Et aujourd’hui, les 40 piges, c’est moi qui les célèbre. Pfiou, ça nous rajeunit pas (surtout moi !) 🙂 …
Trêve de balivernes ! Je te la joue flippée mais en réalité, je ne le suis pas. Ces 40 ans qui s’annoncent, je les vis bien. Je les assume. Et même, ils me sont sympathiques. Bizarrement, je suis une fille à qui, d’une certaine manière, la jeunesse ne valait rien. Quand je regarde celle que je suis aujourd’hui et celle que j’étais à 20 ans, je préfère nettement la femme d’aujourd’hui. Certes, à 20 ans, je pouvais me targuer d’être jeune et fraîche, d’avoir la peau lisse et le cheveu bien brun (que d’ailleurs je teignais en blond platine). Mais je ne vivais pas en très bon entendement avec moi-même. Je ne me sentais pas libre. J’étais mal dans ma peau, pas très épanouie au niveau sentimental, et encore moins épanouie au niveau professionnel. Et surtout, je me sentais très démunie face à la réalité et au monde des adultes.
Je regarde alors celle que je suis devenue et je mesure le chemin que j’ai parcouru.
J’ai appris à m’adapter à la réalité (cette réalité que les adultes d’antan m’exhortaient à affronter avec moins de rêves dans le coin de l’œil). Mais je l’ai fait comme le suggère Brel (toujours lui !) ; c’est-à-dire qu’en fait, j’ai adapté mon côté inadapté à la réalité. J’ai trouvé des moyens de ne pas renoncer à mes rêves et d’aller toujours au bout de ce en quoi je crois.
Après des années de lutte contre mon corps, je me suis réconciliée avec lui. Il n’est pas le seul « adversaire » avec lequel j’ai enterré la hache de guerre. J’ai aussi fait la paix avec la nourriture, avec le sport, avec mon identité de femme. Je vis une belle et forte histoire avec un homme qui me comble (et qui, soit dit en passant, m’a offert hier soir l’une des plus belles soirées de ma vie en me faisant la surprise de réunir autour de moi, dans un endroit de rêve, tous ceux qui sont chers à mon cœur. Merci Bertrand, merci merci merci until forever). Ma vie d’auteur me comble pareillement, d’autant que 2017 promet de nouvelles avancées dans ma carrière littéraire.
Je ne suis pas mariée et je n’ai pas d’enfants. Mais cela ne crée pas de manque ou de regret en moi. Les rôles d’épouse ou de mère ne sont pas ceux vers lesquels mes aspirations s’élevaient. Je préférais le Grand Amour au mariage, et l’accomplissement personnel à la maternité. C’est toujours le cas. Ma personnalité est ainsi faite.
Les 20 années qui se sont écoulées m’ont apporté liberté, assurance, sérénité. À 20 ans, il y a bien des choses que je n’osais pas faire. Aujourd’hui, c’est l’inverse, il y a bien peu de choses que je n’oserais tenter. J’ai foi en moi, en mes talents, en mes dons, en mes capacités. Non par vanité. Simplement par expérience. La vie m’a servi de laboratoire et m’a amenée à devoir démontrer de quoi j’étais capable. Je sais que je peux compter sur moi et que, dans la plupart des situations, je suis une nana qui assure. Encore une fois, ne vois pas là de la prétention. On ne peut utiliser ses atouts que si on a conscience d’eux. J’ai conscience de mes atouts autant que de mes faiblesses. J’essaye de faire au mieux de ce que je suis pour atteindre mes objectifs. Et si c’est un exercice parfois périlleux, il est aussi passionnant. Je m’émerveille à grandir chaque jour et à devenir d’année en année un peu plus moi-même. Une moi-même qui peut alors d’autant mieux s’offrir aux autres.
Bon, d’accord, il y a quelques cheveux blancs qui encadrent aujourd’hui mon front. So what ? Je les aime bien. Ils montrent justement le passage du temps, ce même passage du temps auquel je dois d’être devenue celle que je suis. Alors, je les garde mes petits cheveux blancs. Je n’ai pas envie de les cacher. Ils font partie de moi. J’ai vécu avec la hantise des kilos. Je ne vivrai pas avec la hantise des ans. Mon âge est mon âge, je n’ai pas besoin de jouer les jeunettes, ou d’être nostalgique de mes 20 printemps. Ils étaient bien moins ensoleillés que mes 40. Je fuis les crèmes anti-rides et tout produit induisant que mon âge est honteux et se doit d’être combattu. Et le jeunisme ambiant peut joyeusement aller se faire f**tre. Car moi, je me sens plus forte à 40 ans qu’à 20. Et pas qu’un peu.
Et j’ai hâte de savoir comment je serai dans 5, 10, 20, 30 ans. Je me réjouis de devenir un jour, if God is willing, une vieillarde égrillarde, tonitruante et excentrique, plus intéressée par un bon mot que par le tricot, toujours avide de cul, et la tête encore pleine de projets farfelus. Je m’y vois déjà !
D’ici là, laisse-moi finir cet article anniversairien sur ces mots de je ne sais plus qui (voire peut-être de moi, si ça se trouve !) :
Old enough to be wise
Young enough to still dare
(Suffisamment vieille pour être sage, suffisamment jeune pour oser encore)
Ils seront mon mot d’ordre pour les 20 prochaines années !
Sur ce, du haut de mes glorieux 40 ans, je t’embrasse.
P.S. : comme je suis sûre que j’ai éveillé ta curiosité et que tu te demandes ce que ça donnait une Carole-Anne blonde platine voici, en tit cadeau, une photo pur collector de mes 20 ans. (Je tire un peu la gueule dessus mais c’était fréquent chez moi à cette époque 🙂 .)
Très bon anniversaire, à l’inverse de vous je n’ai pas hâte de savoir de comment je serai dans 5 ou 10 ans , tant dans mon entourage professionnel beaucoup sont obnubilés par l’approche de la retraite, moi je préfère savourer la vie, ses surprises, ses rencontres inattendues, en évitant les personnes toxiques.
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