Il y a quelques jours, j’ai publié un article où j’imaginais la rencontre entre la femme que je suis et la petite fille que j’étais. Au travers de cette entrevue virtuelle, je voulais voir si j’étais bien en phase avec mes rêves de gosse. Et j’ai pu constater que c’était à peu près le cas.
J’ai eu des réactions variées à cet article. S’étant posé à leur tour la question (« Et si je me rencontrais quand j’avais 10 ans ? »), certaines personnes en sont arrivées à la même conclusion que moi : à savoir que leur vie d’adulte se composait d’éléments auxquels elles avaient aspiré durant l’enfance et que, pour cette raison, leur réalité de grande personne s’harmonisait avec leurs idéaux de môme.
Mais d’autres m’ont écrit qu’elles préféraient vivement ne pas se poser cette question. Cela m’a surprise et m’a amenée à deux déductions possibles. Soit ces personnes-là se sont éloignées de leurs rêves d’enfance pour x raison, et cela leur est peut-être douloureux, et elles aiment donc mieux ne pas remuer le couteau dans la plaie. Soit ces personnes-là se sont éloignées de leurs rêves d’enfance pour x raison mais cette autre trajectoire leur convient, et le fossé qui existe entre leur identité d’adulte et ce qu’en concevait l’enfant qu’elles furent est un fossé bénéfique.
Quoi qu’il en soit, en lisant ces diverses réactions, j’ai compris à quel point il était impératif pour moi de construire ma vie d’adulte selon les contours imaginés quand j’étais fillette. Et j’avais dans l’idée qu’il en était de même pour tout le monde. Or, ce n’est peut-être pas le cas. Il est possible que pour plein de gens le critère de réussite d’une existence ne se mesure pas à sa conformité aux rêves du soi enfant.
Et cela m’a conduite à une autre réflexion, qui sert donc de post-scriptum à mon article précédent et que je te livre ici : si ma vie d’aujourd’hui est conforme à mes rêveries enfantines, c’est soit parce que l’adulte que je suis a eu à cœur de respecter l’enfant que j’étais et de ne vivre qu’en fonction de ses souhaits ; soit parce que l’enfant que j’étais est toujours celle qui tient les commandes et qui dirige totalement la machine adulte que je suis devenue…
(Eh bien, vois-tu, je ne saurais pas te dire avec certitude laquelle de ces deux options est la bonne 🙂 .)
Sur ce je t’embrasse et te donne rendez-vous sous huitaine pour te présenter mes coups de cœur (plutôt littéraires, tu verras) de janvier 2016 !