SI LA PETITE FILLE QUE J’ÉTAIS RENCONTRAIT LA FEMME QUE JE SUIS…

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J’ai revu la semaine dernière le film Sale Môme de Jon Turteltaub avec Bruce Willis.

Ça raconte l’histoire d’un quadra américain (joué par l’ami Bruce) ayant un super job dans la com’, une super baraque d’architecte, de supers costards, une super bagnole et une super haute idée de lui-même. C’est alors que, suite à une magique entourloupe du destin, ce super gars se retrouve soudain nez à nez avec le petit garçon qu’il était jadis. Grâce à cette rencontre, il prend conscience de tous les rêves qu’il avait étant môme et qu’il a oublié de réaliser ; comme par exemple devenir pilote, adopter un chien, ou créer une grande famille. Flanqué donc de son « mini-moi », Bruce va remettre à l’heure les pendules de sa soi-disant super vie et se montrer enfin digne des aspirations qui étaient siennes quand il était gosse…

C’est un film produit par Disney. Par conséquent, c’est évidemment rose à souhait et dégoulinant de bons sentiments. Mais c’est cependant moins gnangnan que ça n’y paraît à première vue. Et la question soulevée est intéressante. Au point que j’ai eu envie de me la poser. Ainsi donc, qu’est-ce que ça donnerait si je voyais apparaître devant moi la petite fille que j’ai été (que tu vois ci-dessus) ?

Quelle serait sa réaction face à la femme que je suis devenue ? Serait-elle rassurée de savoir que c’est « cela » qui l’attend ? Lui plairais-je ? Serait-elle fière de moi ?

Ou, au contraire, est-ce que ma vie la désappointerait ? Aurait-elle honte de moi ? La décevrais-je amèrement ?

J’ai brassé ma mémoire pour qu’elle me remette en lumière tous les rêves que je formais quand j’avais 10 ans (plus ou moins résumés dans le patchwork que voici et énumérés ci-dessous) :

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1) Je rêvais de vivre à Cannes. C’est dans cette ville que je passais toutes mes vacances d’été et pour moi ce lieu était empreint de magie, de beauté. Je me disais que, là-bas, la vie ne pouvait qu’être douce, lumineuse, chaleureuse, paradisiaque.

2) Je rêvais d’être… belle ! J’avais pour idole Marilyn Monroe, et j’espérais de toutes mes forces qu’en grandissant je deviendrais à mon tour une femme capable de fasciner les hommes et de séduire le monde par la beauté de sa plastique.

3) Je rêvais d’être une star, de préférence une star de cinéma. Pourtant le métier d’actrice ne m’emballait pas plus que ça ; en fait, je crois que j’étais plus intéressée par le statut de star que par le média permettant d’accéder à ce statut. Je voulais à toute force ne pas travailler dans le monde de l’entreprise. Je voulais vivre ma vie comme si j’étais tout le temps en vacances en ne me consacrant qu’aux choses ayant du sens créatif pour moi. Je voulais surtout faire un métier artistique qui permette de raconter de belles histoires capables de transcender la réalité. Et j’espérais de ce métier, non seulement qu’il me rende célèbre, mais aussi qu’il m’offre la possibilité de laisser une trace indélébile de mon passage sur terre.

4) Je rêvais d’être amoureuse, et de vivre une histoire hors du commun avec un homme exceptionnel. Ensemble, je voulais qu’on écrive une légende inoubliable, digne des grands amants de la littérature ou du cinéma.

5) Je rêvais d’être une espèce de Mary Poppins pour les gens autour de moi. J’avais toujours à cœur de re-pailleter la réalité, et j’essayais sans cesse d’injecter de la magie et de l’imaginaire dans cette chose grise et terne qu’on appelle le réel.

6) Je rêvais de mener une vie « spéciale », différente des autres, marquante, inspirante, une vie pleine d’aventures, de tempêtes, d’arcs-en-ciel, de passions, de bourrasques et de couleurs…

Voilà ce qu’étaient les rêves de « moi gamine ».

Qu’en ai-je fait ?

Eh bien, j’en ai fait véritablement les fondations de ma vie, je m’en aperçois.

En effet :

1) J’ai réussi à mettre en place une vie qui me permet d’habiter à Cannes une grande partie de mon temps. Cette ville est toujours pour moi un paradis sur terre.

2) Je ne suis pas exactement belle comme Marilyn Monroe, mais si j’en crois les hommes de ma vie (et surtout l’homme dans ma vie actuellement 🙂 ), je ne m’en sors pas trop mal au niveau de mon apparence physique.

3) Je ne suis pas (en tout cas pas encore  🙂 ) une star, encore moins de cinéma, mais je fais un métier artistique (auteur) qui permet de raconter de belles histoires. Je ne travaille pas en entreprise. J’ai le luxe de vivre ma vie comme si j’étais en vacances : j’entends par là que je suis maîtresse de mon emploi du temps, de mes plages de travail, de mes allées et venues. J’aime mon métier puisqu’il m’autorise à ne me consacrer qu’aux projets créatifs que je choisis. J’écris, je crée, j’imagine, j’invente, je réinvente. Je continue d’essayer de laisser une empreinte de mon passage sur terre.

4) Je suis passionnément amoureuse, et je vis depuis deux ans une histoire hors du commun avec un homme exceptionnel. Je sens qu’entre lui et moi s’écrit un amour profond, beau, pur, espéré immortel.

5) Je ne sais pas si j’arrive à être tout le temps Mary Poppins pour mon entourage mais j’ai toujours à cœur de re-pailleter la réalité et d’injecter magie et imaginaire dans la grisaille du réel.

6) Je mène une vie « spéciale », atypique, différente de celles de mes amies qui, à mon âge, sont souvent mariées, mères de famille, installées dans des métiers plus classiques. J’ai connu (connais encore) les aventures, les tempêtes, les arcs-en-ciel, la passion, les bourrasques…

Il me semble donc que je ne ferais pas blêmir d’horreur la petite Carole-Anne si en face de moi elle apparaissait. De même que je ne rougirais pas de honte devant les comptes qu’elle me réclamerait. Je crois que nous pourrions nous entendre, nous comprendre, nous prolonger l’une l’autre sans déplaisir. Peut-être serait-elle un peu déçue qu’à presque quarante ans, je n’aie pas encore su mettre en route une solide célébrité (ceci étant, je n’ai pas encore dit mon dernier mot 🙂 !). Pour le reste, je veux croire que nous pourrions nous regarder dans les yeux, le front haut, sans qu’aucune de nous ne sorte éraflée de cette confrontation. Je pourrais la rassurer pleinement, lui dire que ça va bien aller et que je sais prendre soin de ses rêves. Ainsi sentirait-t-elle qu’elle peut avoir confiance en elle et en ses aspirations, que la femme qu’elle va devenir saura toujours rester proche de ce que son cœur et ses idéaux lui dictent.

Cette idée m’apaise et m’emplit d’une joie intérieure profonde…

Et toi ? Que se passerait-il si l’enfant que tu fus jadis se matérialisait près de toi ? Comment se déroulerait ce face-à-face ? Quelle impression lui ferais-tu ? Se reconnaîtrait-il en toi ? Te jugerait-il à la hauteur de ce dont il rêvait dans le fond de son cœur ?

Sur ces questions essentielles, je te laisse et je t’embrasse.

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