Honnêtement, je me suis demandé comment j’allais venir te parler de l’arrivée de 2021. Me contenter d’un mièvre « Bonne année ! Je te souhaite tout le meilleur, bla bla bla… » me paraissait so 2019. Parce que nous sortons quand même de 2020, année turbulente, hors-norme, qui nous a tous poussés dans nos retranchements, à la fois matériels (ah, les joies du(es) confinement(s) !) mais aussi psychologiques (n’avons-nous pas tous été obligés de « descendre » en nous y trouver les ressources pour faire face à tous ces chamboulements ?).
Mon analyse, en cette fin décembre, est que 2020 restera néanmoins une année placée sous le signe de la lumière. Et la plus crue des lumières. Elle est en effet venue mettre des coups de projecteurs violents sur tous les domaines de nos vies, semblant nous inviter à tout regarder frontalement, sans faux-semblants, sans plus de complaisance, sans plus attendre. Elle nous a forcés à tout questionner autour de nous : l’endroit où nous vivons, les gens avec qui nous vivons, le travail que nous exerçons, la nature des liens entretenus avec nos proches, nos collègues, nos partenaires, nos amis, notre famille, la manière dont nous nous occupons de notre santé, la solidité de notre situation financière, notre rythme de vie, notre accomplissement, notre degré de spiritualité, nos envies viscérales… Chacun de ces domaines a dû être passé au crible de cette redoutable interrogation : est-ce que cela me satisfait tel que C’EST ou est-ce qu’il me faut effectuer un réajustement, un rééquilibrage profond ? En ce sens donc, 2020 aura été un chevalier de vérité et de lumière, auquel il nous a bien fallu nous soumettre, bon gré mal gré. Mais, aussi brutal le choc a-t-il été, peut-être avions-nous besoin de ces questionnements et de cette confrontation.
Et la voici s’achevant cette année inoubliable. Et, après elle, 2021 s’annonce déjà, porteuse de la promesse qu’elle ne sera pas moins turbulente, pas moins exigeante. Les questionnements obligatoires vont se poursuivre, et même s’étendre. Ils vont vraisemblablement concerner notre libre arbitre, notre intégrité physique et psychologique, notre capacité à poser des choix en notre âme et conscience, notre liberté, l’identité de notre démocratie, notre société et le visage que nous voulons qu’elle ait, notre avenir et celui de nos enfants… Si 2020 nous a contraints à NE PAS AGIR (le retour à soi et en soi ayant été la seule ligne de conduite possible), 2021 va, elle, nous contraindre à AGIR, d’une manière ou d’une autre. Foi, choix et libération formeront vraiment la trinité de cette nouvelle année.
J’ai la sensation que « ça va swinguer » et que nous allons certainement traverser une tempête. Mais, après tout, cela ne fait-il pas partie du destin des bateaux qui sillonnent les mers ? Le sens de la vie n’est pas de se calfeutrer dans sa bulle, en vénérant une religion du zéro risque. Rester amarré au port, emmitouflé dans sa peur et dans son souhait de s’éviter le moindre danger, le moindre chahut, ne permet pas de découvrir les Pays de Cocagne. Si on veut pouvoir explorer de nouveaux rivages à bord de son navire – ce qui est quand même la raison d’être des hommes -, il faut accepter que tempête il puisse y avoir. Et le propre d’une tempête, c’est qu’elle nous conduit à comprendre de quel bois nous sommes faits, et, surtout, qu’elle nous démontre que nous pouvons LUI SURVIVRE. Et en ressortir même encore plus forts qu’avant, grandis, métamorphosés.
Alors le voici, le vœu que je forme pour 2021 : que nous affrontions la possible tempête avec vaillance, solidarité, confiance et espoir. Car une tempête ne dure pas éternellement. S’en reviennent toujours le calme et le soleil. Ce ne sont pas les Bisounours qui le disent, c’est simplement la nature. Cette nature qui est la véritable déesse, cette nature qui aura toujours le dessus, en dépit des tentatives frelatées de ceux qui voudraient la soumettre, l’esclavager, ou la contrefaire. Elle aura toujours le dernier mot. Et celui-ci sera : renaissance.
Nous serons ensemble pour vivre tout cela. Et je suis sûre que dans un an, quand il s’agira de dire au revoir à 2021 et d’accueillir 2022, de nouveaux horizons se laisseront contempler par nos yeux – nos yeux déjà éblouis du chemin que, malgré les bourrasques, nous aurons réussi à accomplir.
Je t’embrasse.
Belle année Carole-Anne, des bisous
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