
Où je mets à nu une dimension pas simple de ma vie…
Cette phrase m’a traversée lors d’une méditation, en anglais bizarrement. La voici en français :
« Bien sûr que ton corps va changer, c’est le principe même du corps. Changer, vieillir, prendre ou perdre du poids, offrir de toi différentes apparences selon les périodes. C’est ce qu’il est destiné à faire. »
Ça me parle énormément.
Parce que, effectivement, je constate, dans mon miroir, le passage du temps. Mon visage évolue, au même rythme que ma sagesse intérieure (qui, je l’espère, grandit chaque jour !). Et mon poids varie. Cette dernière année, par exemple, j’ai pris des kilos. Moins de temps pour faire ma gym, beaucoup de restaus (miam !), changements hormonaux, du stress aussi. Et boum ! Les jeans se resserrent et les courbes s’accentuent !
Pour une flippée de la balance telle que moi, ce n’est pas simple à gérer. Mais j’en suis à un point de ma vie où je ne veux plus laisser l’amour que je me porte dépendre de ce qu’annonce mon pèse-personne. Ceci dit, c’est une chose de vouloir, c’en est une autre d’y parvenir. Il y a des ratés.
Et, c’est sûr, perdre ces kilos va faire partie de mes projets pour la deuxième moitié de l’année, quand j’aurai fini de m’occuper de ma maison icaunaise. Je reprendrai une gym régulière avec bonheur, parce que j’aime bouger, parce que ça fait partie de mon équilibre quotidien. Et je reprendrai soin de mon alimentation, en trouvant le juste dosage entre mon envie d’être bien dans ma peau et mon refus de renoncer à ma gourmandise chérie.
Si je te raconte ça, c’est parce que l’aveu d’une prise de poids (pour moi qui ai toujours vu le gain weight comme quelque chose de honteux traduisant ma faillibilité) prend aujourd’hui un aspect thérapeutique. Je me place en vulnérabilité en faisant cela et c’est d’ailleurs pour cela que je le fais : pour dépasser une fois pour toutes cette tendance de self-loathing à la con.
Mon corps prend parfois du poids et c’est OK.
En plus, j’ai la chance, pour m’aider dans mes odyssées pondérales, d’avoir un homme fan de mon corps. Il l’aime no matter what. Comme si, comme ça, plus rond, moins rond, il s’en fout, il l’aime. Parce que c’est mon corps, et que dans cette douce enveloppe de chair il y a moi, sa femme. Son attachement et son désir sont inconditionnels. Lucky me, pas vrai ? Alors j’essaye de suivre la même voie, de m’offrir un tel amour inconditionnel.
Car je m’aperçois, en écrivant, que surgit ici une vieille mauvaise croyance : On ne va plus me respecter si je prends du poids. Pourquoi et comment ai-je ainsi liés respect et minceur ? La réponse se trouve dans les méandres de mon histoire. Mais, du coup, pour clore ce post, je te pose cette question, elle aussi fragilisante mais existentielle pour moi : quelle différence cela fait-il pour toi si mon poids varie de 5 (voire de 10) kilos + ou – ? Est-ce que cela change la façon dont tu me considères ?
Je t’embrasse.
Chère Carole,
J’ai commencé une réponse à ton article. Bêtement je l’ai effacée et j’essaie donc de la restituer de mémoire. Ton texte est parfait d’écriture et d’émotion authentique. Le mot post est exact pour désigner ce qui vient après: Après le temps après la réflexion, après le changement, après la souffrance parfois, dans un long chemin vers la sagesse et l’apaisement. Je me sens proche de toi avec beaucoup d’empathie. Je pense au film Escale à Hollywood que je traduisais naïvement * Anchors away*, jetez l’ancre, larguez les amarres. C’est un contresens: le vrai titre est Anchors aweigh soit tout au contraire levez l’ancre, tirez la corde en sentant le poids (weigh) de l’ancre. .Après le temps de l’escale (la prise de poids) il faut repartir courageusement, peut-être en tirant un peu la corde momentanément alourdie. Cela tient aussi de famille. Moi je suis pezgado. A l’esprit de finesse, j’ai toujours préféré l’esprit de lourdeur, celui qui fait rire grassement Waf Waf Waf.!
Ton father
Gérard ESCHENAZI
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