Voilà, c’est dit : Sardou, je l’aime.
Et c’est vrai que j’emmerde tous les fâcheux et toutes les fâcheuses qui pourraient vouloir me rabattre ma joie d’affectionner ce chanteur. Parce que, faut l’avouer, ce n’est pas de tout repos d’aimer Michel. Même si Louane, grâce au film La Famille Bélier, l’a remis au goût du jour en reprenant Je vole, il reste une vedette beaucoup décriée. Chanteur à minettes, chanteur de droite, réac cocardier, provocateur démago, artiste ringard, ours qui tire la gueule : les casseroles qu’il se traîne sont nombreuses et rejaillissent parfois sur celles et ceux qui osent clamer leur fanitude.
J’en veux pour preuve le clash sidérant que j’eus un jour avec une « amie » Facebook, qui se revendiquait plus ou moins intellectuelle de gauche. Parce que j’avais eu l’audace d’exprimer dans un post mon goût pour Michel Sardou, elle se mit à m’agonir de quolibets plutôt désagréables et méprisants. N’étant pas du genre qui se laisse chercher des poux dans la tonsure, surtout en ce qui concerne mes préférences musicales :-), je lui répondis vertement. La conversation s’envenima et finit par aboutir à une éviction pure et simple (et je précise que c’est elle qui me retira de ses contacts). J’en restais comme deux ronds de flan.
Parce qu’enfin quoi, pour quelle raison est-ce si mal vu d’aimer Sardou ? C’est quoi le putain de problème avec ce mec ? Sa voix est pourtant agréable et puissante. Ses chansons tiennent debout. Ses mélodies sont plaisantes et certaines sont vraiment superbes. Alors pourquoi un tel dédain ? D’autant plus que l’homme a une carrière plus que conséquente derrière lui, preuve tout de même qu’il sait embraser les foules et se garder, depuis des décennies, un public fidèle. Et il est d’ailleurs de nouveau sur le devant de la scène cet automne puisqu’il vient d’enregistrer son dernier, et d’ailleurs ultime album, Le choix du fou, sur lequel je vais me ruer.
Car en ce qui me concerne, je fais partie des aficionados inconditionnels. Mon histoire avec Sardou commence au début des années 80 lorsque, vers l’âge de 5 ans, je découvre, en disque vinyle, Les lacs du Connemara. Je suis trop jeune pour comprendre ce que le texte raconte, mais je me souviens que les cornemuses et le rythme scandé forment à mes oreilles un hymne envoûtant que je me passe en boucle. Ce titre est une chanson indissociable de mon enfance.
Le reste de la disco de Michel, je le découvre petit à petit, en grandissant. À l’âge de 15 ans, je trouve une autre merveille au sein de ses albums. La chanson s’appelle Je vais t’aimer et elle vient se planter dans mon cœur d’ado. Plus tard, j’apprendrai qu’on a traité Sardou de gros macho à cause de cette chanson. Or pour moi, telle que je l’entends, elle ne démontre aucun machisme, aucune outrecuidance virile. Elle est simplement un extraordinaire cri d’amour, qui mêle extase émotionnelle et passion charnelle – un cri d’amour comme, à l’époque, je rêve qu’un homme en invente un pour moi. Cette chanson me marque durablement et résume tout ce que, plus tard, je rechercherai dans une relation amoureuse.
Et puis, il y a une troisième chanson primordiale pour moi. C’est Musulmanes. Parce qu’elle est liée à ma chère ville de Cannes. Je ne sais plus quand ni comment, mais Musulmanes est devenue un rituel : à chaque fois que je reviens à Cannes, c’est au son de cette chanson que je veux voir apparaître la mer à mes yeux éblouis. Peu importe que le texte ne parle pas de la France, ni même de la Riviera. Un jour, j’ai décidé de lier ma ville et cette chanson, et ce rituel a installé Musulmanes dans le panthéon de ma mythologie musicale personnelle.
Il y a donc ces trois chansons que j’adore. Mais il y a en a mille autres : Vincent, Je ne suis pas mort je dors, L’an mil, Il était là, Afrique adieu, Je viens du sud, Vladimir Ilitch… Elles sont toutes ancrées dans ma vie. Et font de la voix de Sardou une voix à laquelle j’aime revenir, un phare dans la nuit.
En plus, ce type, je le kiffe. Outre que je le trouve beau physiquement (à sa période Chanteur de jazz, il m’aurait fait craquer en deux temps trois mouvements), j’adore son côté ours mal léché. Sur son front est inscrit : « Je ne ferai que ce qui me plaît alors ne venez pas me gonfler ! », et je prise cet aspect de sa personnalité. En cela, il fait partie de mes héros et il m’inspire. Avec Sardou, pas de compromissions. De l’ambition, de la bravade, un caractère bien trempé pourvu d’épines et d’aspérités. Rien de lisse. Tout ce qui me plaît. En outre, il est verseau, né en janvier. Comme moi :-).
Alors c’est officiel : j’aime Sardou. Je l’aimerai toujours. Au même titre que Dalida, Joe Dassin ou Claude François. Parce qu’il ne peut pas y avoir que Brel, Brassens, Ferré, Gainsbourg, Bashung, et autres Thiéfaine ; parce qu’on a aussi le droit d’apprécier des chanteurs populaires dont les ritournelles enjolivent nos vies, les accompagnent, et parfois même les tatouent.
En janvier, j’irai voir Sardou en concert. J’ai déjà mes billets. Il fait ses adieux à la scène musicale alors je ne pouvais pas manquer ça. Ma tribu familiale m’accompagnera. Je sais d’avance que ce sera une soirée inoubliable. La der des ders pour entendre en live toutes ces chansons que j’aime tant. Oui, compte sur moi Michel, je serai là. Debout, tremblante, extatique, t’envoyant des ondes légères pour te signifier toute ma reconnaissance pour ces émotions folles que tu m’as fait vivre depuis que je suis gosse.
Et toi qui me lis, tu aimes Sardou ?
Je t’embrasse.
J’aime aussi SARDOU, en particulier » les lacs du CONNEMARA » et » Le FRANCE, mais moi je ne suis pas une fan, de personne d’ailleurs, j’aime ou je n’aime pas …….Je suis aussi une verseau (9 février) j’aime écrire, mais je ne publie pas….. Bisous bonne journée
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