« Mon amour, je t’ai vu au beau milieu d’un rêve
Mon amour, un aussi doux rêve est un présage d’amour
Refusons tous deux que nos lendemains soient mornes et gris
Nous attendrons l’heure de notre bonheur
Toi ma destinée, je saurai t’aimer, j’en ai rêvé… »
Ces paroles sont extraites d’une chanson du dessin animé La Belle au bois dormant de Disney. À ce moment du film, la princesse Aurore, élevée par des fées au cœur de la forêt, raconte à ses amis les animaux qu’elle a vu, dans ses rêves, la vision du prince charmant. Et là pof, apparaît le prince Philippe, qui est exactement tel qu’elle l’a rêvé. Si je te mentionne ici ces paroles, c’est parce qu’elles ont acquis une résonance tout à fait particulière dans ma vie…
Nous sommes en 2001. Je sors avec un garçon que nous appellerons Gontran. Un jour, il me dit qu’il tient à me présenter à un couple d’amis à lui, que nous nommerons, pour cet article, Philippe et Annie. La rencontre se passe fort bien, je trouve ce petit couple charmant. Nous nous rencontrons régulièrement tous les quatre.
2007. Fin de mon histoire avec Gontran. Comme je les apprécie beaucoup, je demande à Philippe et Annie si nous pouvons garder malgré tout un contact, eux et moi. Ils acceptent. À vrai dire, ce contact consiste essentiellement à s’échanger des vœux de fin d’année ou, lorsque Facebook fait son apparition, à se laisser des likes çà et là. Quoi qu’il en soit, ce petit lien me suffit et je suis contente que ce duo, pour lequel j’ai de l’affection et de l’estime, reste dans ma vie, même si c’est en filigrane, de loin.
2013. Via Facebook, Philippe annonce son divorce d’avec Annie. La nouvelle me sidère. Je les voyais comme un couple modèle, solide, durable. Je voyais bien mal. En réalité, ils ne s’entendaient plus depuis des années, ne restaient ensemble qu’à cause de leur jeune fils. Lequel est maintenant en âge d’encaisser le choc. De mon côté, je vis aussi une rupture, avec l’homme qui a succédé à Gontran dans ma vie. Pour Philippe comme pour moi, 2013 est apparemment une année de clôture sentimentale.
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2013, je fais un rêve étonnant : je suis avec Philippe, dans le parc d’un castelet, il est habillé tout en blanc, nous dînons aux chandelles, parlons de Dom Juan et de Molière tout en dégustant des macarons. Ce rêve a évidemment une teneur romantique qui, en ce matin de décembre 2013, ne m’échappe pas. Mais me déroute cependant. Car jamais il n’y a eu la moindre équivoque entre Philippe et moi. Nous étions amis, très respectueux l’un de l’autre, attentionnés à préserver le lien nous unissant, mais ne l’ayant coloré, à aucun moment, d’aucune note de séduction.
Ce rêve pourtant me laisse à penser que mon inconscient, lui, imagine sans peine un rapprochement de nature un peu plus amoureuse entre l’ami de mon ex et moi-même.
Parce que je suis de tempérament à la fois curieux et audacieux, je décide d’écrire à Philippe et, tout à trac, de lui raconter mon doux songe. Et comme nous sommes le 31 décembre, j’en profite pour lui transmettre mes vœux de nouvelle année comme je le fais tous les ans.
J’envoie mon message. L’ayant envoyé, je réalise soudain le risque que j’ai pris. Et si Philippe s’offusquait de cette missive ? Et s’il se demandait quelle mouche peut bien me piquer de lui raconter de telles élucubrations ? Et si notre amitié, qui dure depuis 13 années, s’en trouvait irrémédiablement gâchée ?
Je me mets à flipper. D’autant que Philippe reste affreusement silencieux. Cette longue attente d’une réponse dure… 36 heures ! Et enfin, Philippe m’écrit ! À mon grand soulagement, il ne semble ni choqué ni outré par mon envoi. Au contraire, il paraît amusé, sinon ravi…
Ce premier échange a amorcé une merveilleuse correspondance entre nous. Je vivais à Cannes, lui près de Versailles. Par la plume, nous nous sommes dévoilés, apprivoisées, séduits. Au bout de quelques semaines de cour épistolaire, le téléphone est venu remplacer l’écrit. Puis Skype a remplacé le téléphone. Puis ce fut l’heure des retrouvailles véritables, un soir de février 2014, dans un appartement en région parisienne, devenu pour l’occasion un fabuleux palais des 1001 nuits.
Notre histoire a planté ses racines durant 13 ans. Elle a développé ses bourgeons au fil de nos plumes. Et a éclos ses premières fleurs ce soir-là, de février 2014. Nos deux « je » se sont alors métamorphosés en un seul « nous ». Depuis trois ans, au sein de ce « nous », je grandis, j’embellis, j’épanouis. Ma vie et mes sourires.
Avec, en outre, cette délicieuse sensation que nous étions tellement faits l’un pour l’autre, qu’à l’instar d’Aurore au bois aimant, j’en ai eu le songe prophétique. Et ce songe apporte un surcroît de sens à notre amour.
« Mon aimé, je t’ai vu au beau milieu d’un rêve,
Il fut un doux présage qui s’est réalisé
Pour toujours, nous nous garderons des matins mornes et gris,
Tu es ma destinée,
Et je saurai t’aimer puisque j’en ai rêvé… »
Je t’embrasse.
A reblogué ceci sur bertrandgaspelet a ajouté:
Il était une fois… notre bonheur… ❤
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