FAMILLE, JE T’AIME

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J’ai souvent pour habitude, en fin de journée, de lister les choses pour lesquelles je suis reconnaissante dans ma vie. Ma famille est toujours l’une des composantes de cette liste.

Mon clan est un clan de contrastes, de contraires et de complémentarités. Mon père est issu de parents judéo-turcs qui ont subi la persécution nazie durant la guerre de 39-45. Ma mère, elle, est née de parents catholiques : ma grand-mère était suisse et mon grand-père, militaire de carrière, était originaire de Dordogne ; ils vécurent longtemps en Afrique du nord, au gré des missions auxquelles mon grand-père était assigné. Mes parents se sont attirés parce qu’ils venaient de milieux aux habitudes, us et rites différents mais tellement compatibles. Toutes ces racines mêlées ont planté dans mon identité le besoin de soleil et de sud, le goût de la rigueur et de la discipline, l’envie de partage et de chaleur humaine.

De ma mère, je tiens la possibilité de la joie de vivre. C’est une femme que je n’ai toujours connue que de bonne humeur, optimiste, et placée dans une posture souriante vis-à-vis du quotidien. J’ai un tempérament plus sombre et plus tourmenté que le sien. Mais cependant, elle a inoculé dans mes veines sa capacité à s’émerveiller devant des choses simples et à faire « de chaque citron une limonade » comme disent les américains.

De mon père, je tiens le goût des mots, des livres, des films, de la recherche insatiable de savoirs. Ainsi qu’un certain sens de l’humour qui nous est propre 🙂 . J’ai aussi quelques-unes de ses colères et de ses angoisses, et souvent je « l’entends » à travers moi lorsqu’il m’arrive de m’énerver et de hausser le ton.

J’ai la force de travail et le besoin d’écriture de mon grand-père maternel, ainsi que la poigne et l’autorité de ma grand-mère maternelle. J’ai le raffinement et la volubilité de mon grand-père paternel ainsi que la douceur teintée d’orientale sauvagerie de ma grand-mère paternelle.

Ces six êtres exceptionnels m’ont forgée, modelée telle que je suis. Et l’idée de leur ressembler ne peut que m’emplir de fierté.

J’ai parlé de mes parents et grands-parents. Ils sont le socle, les astres majeurs. Mais tout autour d’eux gravitent nombre de bonnes étoiles qui m’éclairent et me protègent. Je pense à ma tante Zozo que j’ai toujours considérée comme ma seconde maman. Je pense à mes grands-tantes Tatie et Rose qui, chacune à leur façon, ont toujours veillé sur moi. Je pense à mon oncle Claude et à toute sa famille, qui m’ont toujours entourée d’une affection formidable. Je pense à Didou, mon grand loup savoyard, qui dans ses montagnes sait toujours m’offrir un refuge lorsque j’en ai besoin. Je pense à Jean-Claude qui, lui aussi, à toujours suivi mon évolution avec bienveillance et tendresse. Je pense à Pierre, à Domi, à Binou, à Eric, à Evelyne, à Dadane, à Emilie, à André, à la Peycharia… Et aux aïeux aussi, Yvonne, Sol, Elise… Tant de beaux moments…

Je pense à tous ces gens et je mesure combien j’ai été enrobée d’amour. Étant la première petite-fille à naître, ma venue a été acclamée comme celle d’une reine-soleil. Toutes mes cellules gardent trace de cette adoration familiale dont je fus l’objet et qui, aujourd’hui, me fait non seulement monter les larmes aux yeux de reconnaissance, mais habille aussi mon âme d’une robe de soie invisible et légère qui donne un sens à mon existence. Je me remémore les vacances que j’ai pu passer chez les uns ou les autres, les échanges privilégiés que j’ai pu avoir avec toutes ces personnalités épatantes, et je me sens bien veinarde.

Aimer sa famille, s’y sentir bien, sortir nourrie ou grandie de chaque nouveau contact que l’on a avec elle est un luxe qui n’est pas offert à toutes ni à tous, je m’en rends bien compte. D’ailleurs, il fut un temps où je jugeais ma famille trop présente, trop envahissante, trop « ombilicalisée » autour de moi. Et puis j’ai appris à faire de cette proximité un atout et non plus un sujet de doléances. J’ai aussi appris à créer des relations saines et respectueuses avec tous ceux de ma famille que je fréquente. J’accepte aujourd’hui ma famille telle qu’elle est, et ses défauts minuscules jamais ne me font oublier ses qualités immenses. Toutes les autres familles que j’ai pu côtoyer m’ont à peu près toujours conduite à cette conclusion : la mienne me plaît plus 🙂 !

On ne choisit pas sa famille dit-on. Pour moi, cet état de fait est une chance. Car l’eussé-je choisie ma famille, j’aurais peut-être pris le risque de la choisir moins merveilleuse qu’elle n’est. J’aime ma famille, je l’admire, j’y trouve ma place et j’essaye surtout de me montrer digne de tout ce qu’elle m’a apporté.

Et toi, elle est comment ta famille ?

Je t’embrasse.

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